Le petit Salvatore avait vraiment tout pour être heureux, une vie parfaite, une famille aimante, une maison des plus luxuriantes de Florence, mais peut être que l'année dans laquelle il était né n'était pas la meilleure.
Il était, pour tous, une belle réussite et aussi un enfant qui pourrait succéder à ce que son père lui a laissé.
Il grandit sans avoir à se soucier de s’il allait avoir à manger le soir-même à la maison ou le lendemain matin pour le petit déjeuner et heureusement, car tous les enfants du pays n'étaient pas aussi riches que ses parents. Eux ne sachant pas si en rentrant, ils allaient avoir quelque chose à manger.

A 4 ans il rentre a l’école pour la première fois accompagné de ses parents.
«Je me souviens quand j'étais devant ce grand établissement où, pour la première fois de ma vie, j'allais aller à l’école.
Ce fut avec une boule au ventre et un sourire à mes parents que je marchai en direction de la grande porte où tous les élèves de mon âge étaient rangés en fil indienne, il y avait même la maîtresse qui était devant tout le monde.
En classe, les élèves étaient vraiment calmes et écoutaient attentivement ce que nous racontait la maîtresse même si ce n'était qu'une histoire. »
Il s'est toujours très bien comporté, d'ailleurs les professeurs l'ont félicité plus d'une fois pour sa bonne conduite.
Ses parents étaient vraiment fiers du petit jeune homme qui grandissait a vue d’œil. Les parents de Salvatore ne pouvaient pas rêver mieux comme fils.

Quand il avait 5 ans, le père de Salvatore l’emmenait souvent faire un tour de bateau sur le fleuve de l’Arno quand il avait le temps. C'était un moment que tous les deux appréciaient beaucoup, c'était l'occasion pour les deux de se retrouver entre hommes.
«Le vent dans mes cheveux, j'inspire profondément, l'air s'engouffre dans mes poumons.
J'adorais ce moment particulier avec mon père, quel enfant ne rêverait pas de passer du temps comme ceci sur un bateau avec son père ?
-Salvatore viens par là, viens tenir la barre.
J'étais assis sur la banquette à l’arrière. Je m'approchai de lui, il me prit et me mit sur ses genoux.
J'avais le volant dans les mains, lui derrière qui me guidait, c'était vraiment un moment magique pour un garçon de 5 ans. »
Il y avait vraiment beaucoup de choses dans les premières années de sa vie que le petit garçon graverait à jamais dans sa mémoire.

A ses 7 ans tout va bien, l'école se passe aussi bien que quand il y est entré, mais une triste nouvelle vint frapper la famille Martello.
Une lettre avait été adressée au père de Salvatore, pour le moment rien de très alarmant, ce n'était qu'une lettre, mais ce qu’elle contenait fut autre chose.
Il n'avait qu'à regarder l'expression de son père pour voir que quelque chose ne tournait pas rond.
Malgré que Salvatore demandait à son père ce qui se passait, il ne dit rien et resta silencieux jusqu'au dîner.
C'est au moment de la prière que Monsieur Martello adressa la parole à sa femme et son fils.
Il leur annonce alors qu'il est appelé pour aller se battre.
Cela a fit l'effet d'une bombe pour le jeune garçon âgé de 7 ans, il allait bientôt voir son père quitter le domicile familial.
Les larmes aux yeux le petit garçon vint se blottir contre son père. Sa mère quant à elle tenait la main de son mari et l'on pouvait voir des larmes couler le long de ses joues.
Salvatore profitait du peu de temps qu'il lui restait avec son père et quand le grand jour arriva , dans la maison seul le silence régnait.
«Les bagages de papa étaient devant la porte, tout était près pour son départ, dans la maison plus aucun son, seul le bruit des marches qui craquaient se fit entendre.
Je descendis les marches pour aller dire au revoir, il me prit dans ses bras et me murmura à l'oreille.
-Promets moi que tu prendras bien soin de ta mère, c'est toi l'homme de la maison maintenant, c'est à toi de t'occuper d'elle, je t'aime mon fils.
Je lui fis un signe de la tête pour lui dire oui et l'embrassa sur la joue, il prit ma mère dans les bras et lui donna un baiser avant de prendre ses affaires et de partir.
Le bruit de la porte qui se claque résonne encore dans mes oreilles.»
Se souvenir restera à jamais dans la tête de Salvatore tout comme sa mère d'ailleurs.
Il envoyait des lettres souvent pour leur dire qu'ils lui manquaient et Salvatore qui savait déjà écrire et lire, lui écrivait toujours un petit mot à la fin de la lettre écrite par sa mère.

Pendant deux longues années ils s'écrivirent, Salvatore avait maintenant 9 ans, mais un jour, il n'y eut plus aucune nouvelle, plus rien. Pendant des mois avant qu'une lettre n'arrive pour leur annoncer la triste nouvelle.
Le père de Salvatore était mort au front le 18 avril 1917 en Autriche.
Anéantie par cette triste nouvelle, la mère fondit en larmes, même si Salvatore était encore très jeune il n'eut pas besoin de demander ce qu'il se passait. Il prit sa mère dans ses bras et essaya d'être fort et de ne pas pleurer, même si au fond de lui c'était le néant.
Depuis ce jour Salvatore travailla encore plus à l'école. Il était encore plus acharné dans ce Mais il la voyait pleurer la mort de son mari pratiquement tout le temps et plus les années passaient plus sa mère était en train de dépérir.
Il décida de l'emmener voir quelqu'un qui, en 1925, la déclara psychologiquement fragile. Il décida donc à la placer à l’hôpital.

A 17 ans Salvatore était un jeune homme toujours aussi acharné sur le travail qu'il entreprenait et consacrait chaque mercredi à sa mère pour aller la voir.
«Chaque mercredi est le jour où je vais voir ma mère, mais je la vois chaque semaine dépérir un petit peu plus, je m’inquiète vraiment pour elle mais je ne peux rien faire.
Je pense que c'est ça qui me tue le plus.»
En dehors de ses cours, Salvatore sortait souvent pour vider son esprit et se promener dans son quartier, mais au fil de ses sorties, il commença à côtoyer des personnes qui ne sont pas vraiment fréquentables. Mais son père était mort, sa mère était elle en train de se laisser elle aussi mourir et il ne pouvait rien faire.
Comment avec deux parents qui ne sont plus là pour lui, comment pouvait-il savoir quelle personne est fréquentable ou ne l’est pas ?
Il continua de les voir après les cours et il commença petit à petit à oublier son mal-être intérieur.
Il voit sa mère tous les mercredi comme prévu.
«Ma mère était une très belle femme, mais depuis la mort de mon père, je la vois se laisser aller comme ça, je ne sais plus quoi faire.
Je suis désolé papa, j'ai essayé de m'occuper d'elle mais j'ai échoué !
Quand on la regardait dans les yeux on pouvait voir le vide complet, son visage avait prit dix ans de plus, ses rides étaient marquées, elle était maigre et ne parlait presque plus, la mort de mon père l'avait complètement détruite, que ce soit de l’extérieur ou de l’intérieur !
Et moi j'étais devant cette scène, impuissant. »
Malgré avoir tout essayé pour lui redonner goût à la vie, sa mère décéda. Voilà que Salvatore était maintenant confronté à lui-même, même si c'était déjà le cas quand sa mère fut entrante à l’hôpital pour la première fois.
La c'était autre chose il n'avait plus de parents, plus personne à qui parler, à qui demander des choses pour être renseigné ou même guidé.

A l'âge de 23 ans il commença à arrêter complètement d'aller à l'école, les fréquentations avec qui il traînaient étaient de plus en plus mauvaises, mais il ne s’en rendait pas compte et s'en fichait. il l’emmenait boire, faire des choses qui ne sont pas du tout autoriser.
Un jour où il était avec ses amis, un jeune homme du nom de Alexandro Dal Magro vint se présenter à lui comme le cousin d'un homme avec qui il traînait beaucoup. 
L'homme ne lui dit rien, mais l’emmena dans un endroit où ils furent tranquilles pour discuter.
Il lui expliqua qu'il voulait faire de lui un trafiquant d'armes, il voulait l'avoir dans son équipe. D'abord hésitant, Salvatore accepta, il n'avait pas vraiment grand chose à perdre.
«Je me souviens exactement le jour où j'ai vu cet homme arriver près de moi, il était habillé d'un costard cravate d'une grande valeur, je ne comprenais pas comment un homme de cet âge pouvait se payer cela.
Il avait une certaine prestance et un regard froid presque glacial, il savait exactement ce qu'il faisait, j'étais sans aucun doute en admiration devant lui. »
Cet homme a joué un grand rôle dans la vie de Salvatore, il était comme le père qu'il avait perdu trop tôt, il lui apprit toutes les choses qu'un trafiquant d'armes devaient savoir.
La façon de parler avec la personne à qui on doit vendre, il fallait surtout dans ces moment là savoir exactement quoi dire et savoir sur le bout de ses doigts quel était le produit qu'on avait.

Pendant onze ans, Salvatore resta à son côté, il devint expert en trafic d'armes et trouva une autre passion : celle des jeux d'argent. Il jouait souvent et depuis le décés de ses parents, il avait hérité de leur fortune. Il savait très bien la gérer et ne dilapidait pas tout.
D'ailleurs il se rendit compte que le trafic d'armes pouvait lui aussi rapporter pas mal d'argent.

Salvatore a 31 ans, la deuxième Guerre mondial éclate, mais il n'est pas appelé, car il est beaucoup trop âgé à présent.
Il était assez grand maintenant pour comprendre le fonctionnement de son pays et le regarder évoluer ou bien sombrer avec le temps.
En 1943, plus exactement le 23 septembre 1943, Benito Mussolini est proclamé président.
Salvatore n'aimait pas cet homme et depuis qu'il était devenu président encore moins. Il continua de vendre des armes, mais cette fois-ci il est seul, il décida de laisser Alexandro et de tracer sa route dans le trafic d'armes.
Il se débrouillait très bien tout seul et peut-être même mieux.
Salvatore aimait le danger et l’adrénaline, il voulait toujours vendre plus, tous les soirs vers 20h il allait jouer dans un bar, dans une pièce fermée au poker ou à plusieurs jeux d'argent. Il commença ainsi à avoir un don aussi pour ce genre de jeu et gagnait souvent.
Salvatore n'en pouvait plus de ce pays qu'était sa ville natale, il détestait les personnes racistes et Benito ou Duce comme il était rarement appelé, était quelqu'un de très raciste, depuis 1930 l’Italie était de plus en plus soumise a l'Allemagne nazie.
Salvatore n'en pouvait plus de voir son pays dans cet état là et décida de prendre le bateau pour le grand pays qu'était les États-Unis.
« J'étais sur ce grand navire pour partir, je n'avais plus aucune attache avec mon pays, mes parents était morts tous les deux.
Mon pays n'était plus celui que j'avais connu avant, alors à quoi bon rester ?>>
Le voyage fut long vers les États-Unis, mais pour Salvatore qui adorait le bateau, ça ne le dérangeait pas, ça lui rappelait son père.
Mais durant ce voyage souvent dangereux à cause de quelques tempêtes, il fit vraiment le grand vide et laissa tout son passé douloureux avec son pays et prêt à commencer une nouvelle vie sur le continent Américain.
Après de longs jours d’expédition, Salvatore posa enfin le pied sur la terre ferme, il savait déjà qu'il allait continuer d'exercer le trafic d'armes et qu'il se ferait sûrement plus d'argent qu'en Italie.
Salvatore s'impliqua beaucoup après 1940 quand l'Amérique rentra en guerre après l'attaque de Pearl Harbor.

Il a désormais 32 ans et tient un grand rôle dans le marché d'armes vendues à l'Amérique. Salvatore est fier de ce qu'il a entreprit dans ce pays, il ne pouvait pas rêver mieux, d'ailleurs grâce à ça il agrandit ses magouilles mafieuses.
Pendant 8 ans, il continua de faire ça et à présent il représente la mafia Italienne depuis les États-Unis.
Salvatore est très heureux, d'ailleurs il s’est même trouvé un travail en tant que croupier au Casino de Los Angeles où ses relations ne sont qu’autres que les membres de la pègre.
Maintenant Salvatore est marié à une femme qu'il aime plus que sa propre vie, sa femme attend un merveilleux enfant qui un jour peut être pourra remplacer son père. On ne sait jamais ce que le destin nous réserve.