1925-1940. Ma mère venait d'accoucher, j'étais ce qu'on appelait un enfant précoce, j'étais née avec un mois d'avance, tout le monde en riait. Il disait que c'était parce qu'elle mangeait beaucoup trop. On m'a charrié pendant des années avec ça, pas vraiment mes meilleurs souvenir. Ma famille était tout ce qui avait de plus banale, en apparence. Mon père était un riche banquier, ma mère une femme au foyer combler et moi dans l'équation j'étais qui ? J'étais la magnifique jeune femme parfaite, la petite fille que toutes les filles enviaient et à qui tous les garçons voulaient passer les bagues au doigt -et plus si affinités. En réalité, mon père était un vile manipulateur qui bidouillait je ne sais quel fond pour amasser de l'argent et ma mère, était gentille, beaucoup trop gentille, un ange. Elle me disait toujours : Maggie, quand tu seras plus grande tu comprendras. Les hommes, même s'ils sont mauvais et infidèle, tu ne dois jamais leur dire non, sinon ils te quitteront. Tu ne veux pas finir toute seule hein, avec le joli visage que tu as. Ses paroles restent dans ma tête, encore aujourd'hui. Je me souviens de chaque nuit où je l'ai vu pleurer parce que mon père était infidèle et qu'il ne rentrait pas le soir, mais je la revois aussi, tôt le matin, alors qu'il rentrait et sentait l'alcool et le parfum d'une autre qu'elle lui demandait comment ça c'était passé au travail et s'il voulait du lait avec du café. À chaque fois, c'était la même bonne réponse Oh rien de spécial, j'ai même pas eu le temps de manger quelques choses, tu as fait des toast mon cœur ? Je ne voulais pas d'une vie comme la leur, je préfère finir seule que mal accompagné désolé. Je ne voulais pas devenir faible comme ma mère, je la détestais pour ça, et je détestais les hommes de pouvoir comme mon père, qui se croyait tout permis, et pourtant, aujourd'hui c'est ceux qui m'excitent le plus.

1941-1945. Loin des yeux, loin du coeur. J'ai totalement oublié ma vie de jeune Canadienne au trait parfait et au comportement hautain pour une vie de débauche New Yorkaise. J'ai fait croire à mon paternel que j'allais faire mes études dans la même université que lui, la blague. Arrivé à la grosse pomme ce n'est pas l'université que je visais, mais la liberté. Je rêvais de m'amuser, sans rien faire d'autre. J'ai perdu ma virginité dans un cabaret douteux, et je ne me souviens même pas de comment j'y étais arrivé. C'était une belle époque, la musique, les danses, les libertés... Ce n'est pas tous les jours que je voyais ça, et d'ailleurs, on me voyait très mal là-bas. Les gens m'avaient vu ivre, dénudés, se laissant tripoter par n'importe qui sans une once de discrétion, j'étais une traînée, les gens me regardaient mal dans la rue et je n'avais remarqué ça qu'un ou deux mois après mon arrivée en ville. En moins de deux, j'étais renvoyé de ma chambre d'étudiante avec pour seul conseil : Trouve toi un mari assez courageux pour s'occuper de toi. Tu es belle, use de tes charmes et fais de jolies enfants. Je ne voulais pas d'enfant, et pas de mari. J'étais si en colère à ce moment-là, si énervé que même dans la ville de mes rêves on me dise ce qu'on me disait toujours à Toronto, que je suis juste partie. Je ne voulais pas user de mes charmes pour me trouver un mari, mais les usés pour gagner ma vie, quoi de mieux ?

1945-1949. Entre la vie et la mort, je choisi sans hésiter la vie. Ma vie à moi, est devenu beaucoup plus amusante qu'à New York, quoiqu'un peu plus calme je l'admets. J'ai eu du mal à mes débuts, mais mes services d'escort-girl se sont vite fait connaître et je gagnais bien ma vie. Je n'ai pas honte de mon travail, il est lucratif et amusant. Je ne me prends pas la tête et je joue seule pour éviter les problèmes, mais j'ai toujours envie de plus, être une escort n'était plus assez il me fallait beaucoup plus. J'ai très vite compris qu'on tenait un homme par la cravate quand il vous disait ses six mots : je ferai n'importe quoi pour toi. Les hommes croient que je n'ai qu'eux, que je ne vois personne d'autre. Ils s'imaginent que je suis fidèle et amoureuse, qu'ils savent tout de moi et que je serais à leur côté jusqu'à la fin alors qu'en fait ils ne savent pas mon vrai nom. Maggie Johnson, pour un, Maggie Simpson pour d'autre, ils étaient coincés avec la pire des garce, moi, et ils tombaient complètement fou de chaque parcelle de mon corps, et obéissaient à chaques mots qui sortaient de ma bouche. Les hommes, qu'importent leur portefeuille, son faible et à la baguette des femmes, je l'ai vite compris et j'en ai fait un métier, qui dit mieux ?