Zebediah Hayes, son père, était un brillant ingénieur ayant fait fortune dans les chemins de fer. Tracer des lignes ferroviaires en faisant travailler des immigrés chinois à bas salaire, voilà un métier valorisant. Protestant convaincu, il éduqua ses trois filles et deux fils selon les usages traditionnels de l'époque c'est-à-dire en les imbibant de patriotisme et de ferveur religieuse. Howard naquit au début du siècle dans la petite ville de Pasadena que leurs illustres ancêtres avaient contribué à répandre les bienfaits de la civilisation et du christianisme aux peuplades locales. En retour, les indigènes leur cédèrent leurs terres pour en faire de vastes ranchs. Noble échange, n'est-ce pas ?

A 17 ans, il emboîta le pas de ses pairs voulant servir les desseins du Créateur en rentrant dans les ordres. Devenu pasteur de l'église de sa ville en 1925, il ressent le besoin d'apporter bien plus que du soutien spirituel à ses ouailles. Ce faisant, Howard prend des cours particuliers de droits qui, cumulés à son don d'orateur, contribueront à secourir les personnes ayant des problèmes avec leur banque, leurs créanciers ou leur employeur. De plus, ses interlocuteurs durent craindre de refuser une demande provenant d'un serviteur de Dieu et ainsi risquer leur place au Paradis. Néanmoins, ses maigres connaissances en droit étaient loin d'être suffisantes pour résoudre des problèmes plus graves. Des entrepreneurs sans foi ni loi expropriant des fermes entières pour bâtir un nouveau quartier résidentiel, un gosses de riche ayant un avocat assez compétent pour être libéré après avoir frappé à mort la fille d'un commerçant ou encore des veuves de guerre ne percevant pas d'aide financière après que leur époux ait été fusillé pour abandon de poste.

En 1929, ces injustices le poussèrent à quitter, non sans un pincement au cœur, sa ville et ses chaleureux habitants pour étudier les droits à l'Université de Stanford de Californie. Studieux, patient, méthodique et financé par son riche paternel, Howard brilla dans ses études. Diplômé de droit à 31 ans, il continue d'étudier pour décrocher trois ans plus tard, une licence et une maîtrise en sciences politiques. Le trentenaire s'installa dans un Los Angeles rongé par l'expansion du crime organisé que la prohibition avait engendrée. Plutôt que porter assistance aux malfrats devant la justice des hommes, il préféra éviter d'entrer dans un cabinet d'avocat. Depuis 1933, il est procureur à Los Angeles.

Ses victoires et son train de vie simple augmentèrent sa popularité mais ce fut surtout les répercussions judiciaires des révoltes raciales d'été 43 qui firent sa notoriété. Les Zoot Suit Riots opposèrent les soldats dans leur uniforme consommant peu de tissus face aux Zoot Suit mexicains aux tenues se moquant de la mode vestimentaire des blancs tous en utilisant de grandes quantités de tissus. Howard se montra particulièrement dur envers les Zoot Suit pour leur non-respect des règles de rationnement imposées pendant la guerre.

Toutefois, son plus grand combat reste et restera la lutte contre le crime organisé gangrenant Los Angeles. Après le meurtre du procureur de district et le coût en vie humaine de chaque arrestation massive, Howard prit conscience qu'un affrontement direct était à proscrire. Policiers corrompus, malfrats condamnés et autres parias ayant transités dans son bureau font désormais, pour la plupart, parti de l'échiquier joué par Hayes. Ils lui servent à infiltrer ce milieu pour mieux le contrôler. Bien évidemment, il n'est qu'un cavalier désireux de renverser le roi adverse. Souvent, il s'arrange avec les repris de justice pour glaner des informations utiles ou avec de puissants criminels afin de régler une situation épineuse dans le plus grand calme. Il n'est pas très fier de collaborer avec ces suppôts de Satan mais c'est la seule solution pour mettre un arrêt définitif à leurs agissements. Enfin, Howard aspire à remplacer le jeune et récent procureur de district Stuart Donelly. Selon lui, il est la seule personne pouvant sauver cette ville de la perdition.