Dimanche. Comme chaque fin de semaine consacré au repos et à la prière, Howard accompagnait sa famille à la paroisse locale. Plus près de Dieu dans ce sanctuaire sacré, il peut le supplier de continuer à la guider dans sa croisade contre le crime. C'est par ce dimanche ensoleillé que le procureur arriva à la paroisse avec le reste de sa famille.

« Rajuste ta cravate, Jonathan. »

Demanda t-il à son cadet en sortant de la voiture. Sa femme et leur quatre enfants en sortirent. Sa merveilleuse épouse, Carmen, prit la main de Hortense, la benjamine de onze ans dans sa ravissante robe bleue. Edgar, Peter et Jonathan, dans leur habit du dimanche se chamaillèrent comme le font les enfants de leur âge avec, respectivement, vingt-deux, dix-sept et quatorze ans. Howard ferma la marche de ce groupe familiale en prenant le plus jeune de ses fils par l'épaule. En chemin, il croisa la route des croyants et habitués de la paroisse avec qui il conversa quelques minutes. Souriant, il leur donna son point de vue de son dernier procès en date, plaisanta sur les farces orchestrés par ses fils et s'émerveilla en voyant le bambin d'une voisine de quartier. Une ambiance conviviale s'abattit sur cette assemblée se réunissant devant le monument à la gloire de la divinité monothéiste et toute-puissante. De vieux camarades de classe se saluaient, des ménagères détaillèrent leur quotidien à leurs amies, de simples ouvriers parlèrent à des entrepreneurs. Parfois, tristesse et compassion plongèrent ses membres dans un silence respectueux à l'arrivée de veuves venues prier leur défunt mari ou quand d'anciens militaires mutilés par la guerre rejoignirent cette assistance pour penser à leurs compagnons d'infortune tombés au combat.

Toujours souriant, le procureur alterna poignées de main et chapeau levé pour saluer ses concitoyens et leur demander des nouvelles. Conscient de son range social élevé, Howard prit soin de ne pas vêtir de vêtements trop distingués ou conduire une voiture de luxe pour ne pas attirer la jalousie et les critiques de ses pairs. Il se doit d'être un homme exemplaire, humble et proche du peuple. Et puis, sa vie passé en tant que pasteur lui a apprit à vivre simplement. Petit à petit, la paroisse se remplit de ses ouailles. Howard prit la main de Patricia et conduisit sa famille à l'intérieur du lieu de travail de son ami pasteur. En entrant dans la bâtisse, il le reconnut aisément dans la nef, en pleine discussion avec une vieille femme. Probablement était-il en train de donner l'avis du Seigneur sur une question existentielle occupant l'esprit de cette retraitée. La famille Hayes prit place dans la deuxième rangée de bancs, laissant ainsi les places de choix aux plus dévots et amoindrit. Le procureur veilla personnellement à la disposition des places occupées par sa famille et ce, en mettant sa femme et lui aux extrémités afin de surveiller leur progéniture. La sage petite fille près de sa mère, les énergiques garçons du côté de leur père. Ce dernier fit un bref détour pour aller serrer vigoureusement la main de son ami pasteur et en profita pour embrasser sa filleule.

« Ravi de te revoir, Hedda. Tu resplendis de jour en jour. »

Leur entrevue coupa court puisque la messe allait débuter. Ainsi, le procureur vint s'asseoir à sa place, prêt à entendre le sermon de son ami et, qui sait, s'en inspirer.


[HJ] : Désolé pour le retard. J'avais d'autres sujets à rattraper entre-temps ^^'[/HJ]