Cristallisation imperfectible du souffle d’optimisme qui inondait les USA, la mode a connu un drastique changement avec l’après guerre. Que ce soit auprès de ses messieurs, que de ses gentes. Ce qu’on appellera « le renouveau », après le virulent coup d’arrêt que fut la guerre, furent les principales œuvres de créateurs dont les noms feront scintiller vos prunelles écarquillées. Charles Jourdan, Coco Channel ou encore Christian Dior font de cette période leurs apothéoses.

Parlons de ces demoiselles, coquettes, chics et désirables. Ayant portées l’uniforme durant la guerre, nos dames souhaitent désormais s’allier d’esthétisme et de charme. C’est l’explosion des talons aiguilles, des ballerines et des chaussures légères. On retrouve les tailleurs courts, cintrés à la taille, et à la chute pimpante. Des longs collants de moins en moins opaques, à la texture souple. Les robes corolles se répandent, au moins tout autant que les jupes crayons. Les femmes recouvrent un féminisme affirmé, porté par l’influence mondiale du cinéma, et le glamour sensuel de sa star incontestée, Maryline Monroe. C’est aussi l’arrivée d’accessoires, notamment pour les aisés, favorisés par l’expansion du prêt à porté. Longs et fins gants brodés, chapeaux bibi orné d’une plume, ou même le voile, rendant alors la belle mystérieuse et désirable.

Ces messieurs ne sont pas en restent, bien que le noyau demeure, encore et toujours le costume, renforcé par la cravate, et le chapeau. Terminé les couleurs vives et flamboyantes, la sobriété est de rigueur. Noir, gris, nuance de bleu, plus rarement de l’écru ou du beige. L’homme se veut classe, se veut fier, vainqueur presque à lui seul d’une guerre mondiale. Les rayures sont affectionnées, tout comme les vestons, qui deviennent vite incontournables. Le pantalon à pince est prisé plus que tout autre, un style alliant élégance, sobriété et sérieux. Mais nous parlons là principalement des adultes. A l’inverse, les plus jeunes se démocratisent. Porté par l’influence de James Dean, ou encore d’Elvis Presley, c’est l’apparition timide du look rock’n’roll. Le blue-jean style Levi’s, les chaussures Converse et le goût pour le cuir commencent à pointer le bout de leur nez, bien que leurs explosions véritables ne prendra acte qu’une décennie plus tard.