L’histoire de Mathias d’avant et d’après la guerre est libre. Toutefois voici des éléments qu’il vous faudra respecter :
- Mathias est Allemand
- Il était dans l’armée Allemande durant la guerre
- Il est marié et a un fils né durant la guerre (automne 1943)
- Il était à Paris durant l’occupation avec Ulrich Hertmann
- Son frère d’arme, Ulrich, était aussi un de ces amis les plus proches
- Il a rapporté le berger allemand de son ami à la sœur du défunt
- Il est venu à Los Angeles pour fuir l’Allemagne et apporter une vie meilleure à son fils (ce n’est qu’une proposition pour sa venue aux USA)
Pour le reste et bien éclatez-vous !
Voila un petit Extrait de ma fiche, j'espère que ça vous aidera à cerner un peu le personnage.
- Spoiler:
- Décembre 43.
Le froid mordant de l’hiver s’était installé à Paris. Etant posté près de la préfecture, Ulric fumait tranquillement sa cigarette avec un de ces collègues. Bien que venant d’Allemagne, le jeune officier avait toujours un peu de mal avec l’hiver. Surtout à Paris. En plus de la neige, les vents glacés s’engouffraient partout, se faufilant malgré les couches de vêtements. Rajustant son écharpe, Ulric s’adressa à Mathias, son collègue. « Kehrst du zu Weinachten zurück? » Le soldat hocha la tête pour dire oui, sa femme avait accouché il y a un peu plus d’un mois il n’avait toujours pas vu son fils, son premier enfant. Il avait eu la permission de rentrer pour passer Noël avec les siens. Quant à Ulric, il n’avait pas pu partir. Il avait réussi à partir en Juin pour un concert familial, il ne pouvait pas demander de rentrer à nouveau. Le jeune Allemand sourit et pencha alors la tête « Wir Schnaps zusammen trinken! Huh Klaus ? » Il caressa affectueusement le berger allemand. Depuis son arrivée en France, ce chien ne l’avait jamais quitté. Par les temps qui courent, un chien était bien plus fidèle que n’importe quelle personne. Il avait dû prendre le temps pour le dresser et maintenant il était parfait pour attraper les résistants, il avait le flair pour tout ce qui était louche. Enfin en théorie. Alors qu’ils discutaient tranquillement, une explosion retentit à côté d’eux. Une grenade jetée par des résistants français. Sortant leurs armes, les Allemands tiraient sur les silhouettes qu’ils apercevaient, un acte de résistance comme il y en avait tous les jours par les temps qui courraient. Les chiens aboyèrent dans les rues voisines, poursuivants ceux qui avaient fui. D’autres soldats étaient arrivés et Mathias fit arrêter les résistants qui n’avaient pas eu la chance de partir. Il chercha alors son ami, Ulric n’était plus là. Il avait espéré qu’il avait suivi un résistant mais la chance ne lui avait pas souri. Allongé non loin, une rigole rouge coulait le long des pavés de la capitale. Ulric avait été gravement blessé avec l’explosion et un maquisard lui avait assigné d’une balle en plein cœur. La colère, la rage même, bouillait dans les veines de l’Allemand. Son ami depuis cette guerre, depuis trois ans d’occupation, ces Français lui avaient retiré. Ulrich n'avait que 23 ans... Mathias empoigna son P38 et visa le premier prisonnier. Sans réfléchir plus que cela, il lui mit une balle dans la tête. Il vociféra alors l’ordre d’exécuter immédiatement les autres prisonniers, sans jugement aucun, pour l’exemple. Ils avaient osé tuer un officier, ce crime ne pouvait être impuni. Les soldats s’exécutèrent tout en gardant un calme olympien.
« Was ist es, was ich aus dem Hund mache? Er hat Angst, er dient nicht mehr ! ». Après le bref enterrement, le colonel se retirait avec Mathias, le dernier à avoir était présent avec Ulric Hertmann. Klaus, son chien, était devenu très peureux. Gravement blessé lui aussi après l’attaque, le chien avait dû mal à retourner au front et à obéir aux ordres d’un nouveau maitre. L’idée de l’abattre avait traversé l’esprit de l’Allemand toutefois Mathias avait tout fait pour dissuader son officier. Ce chien au final, c’était tout ce qu’il restait de son ami le plus cher depuis maintenant trois ans. Mathias se souvenait qu’Ulric avait encore de la famille en Allemagne, surtout sa sœur jumelle dont il parlait tout le temps. Plutôt que l’euthanasier, autant le faire rentrer en Allemagne. Le soldat se porta d’ailleurs volontaire pour annoncer le décès à la famille et pour rapporter le chien. De toute façon, il devait rentrer chez lui. Le colonel accepta l’idée, de toute manière le destin d’un chien n’était que le cadet de ses soucis, ces résistants… Il fallait les trouver et exterminer cette vermine qui rongeait Paris. C’est quelque jour avant le 24 Décembre que Mathias prit le train de Paris pour se rendre à Berlin. Tout le long du trajet, l’Allemand ne cessait de se demander comment il allait annoncer ça à la famille de son ami. Ses pensées ne purent se tourner vers autre chose durant plusieurs heures.
Un Noël sans Ulric. Brunhilde avait dû mal à imaginer passer cette fête sans son frère jumeau, c’était impensable. La jeune femme avait profité des premiers flocons de neige, impatiente de se promener dans la capitale au côté de son frère. Mais le destin préféra en faire autrement. Elle était restée chez elle, même si l’hiver était sa saison préférée, en ce moment ça ne lui disait rien de sortir. Elle ne trouvait en elle ni la force ni le courage. Même jouer du violon ne lui disait pas grand-chose. Elle feuilletait nonchalamment un livre quand on frappa à sa porte. N’attendant aucune visite, c’est donc avec étonnement qu’elle ouvrit la porte. En face d’elle se trouva un jeune officier en uniforme. Ce n’était plus l’étonnement mais la peur qui commençait à prendre d’assaut les entrailles de la jeune femme. Elle savait pertinemment qu’elle n’avait rien fait contre le Reich et quand ils faisaient des raids pour emmener les gens, les soldats étaient généralement à plusieurs. La seule raison qui amènerait un soldat chez elle, ça serait pour son frère. Et la nouvelle que lui annonça le soldat était celle que Brunhilde redoutait le plus. Son frère avait été tué dans une attaque. La jeune femme sentit les larmes lui montaient aux yeux, sa gorge se serrait. Elle dût se mettre la main dans la bouche pour ne pas vomir, se retenant de fondre en larmes devant l’officier. Cette guerre absurde lui avait enlevé son frère jumeau, sa parfaite moitié. C’était comme si une partie d’elle s’était envolée, partit rejoindre les ténèbres. Mathias essaya de réconforter la jeune femme, lui disant qu’elle devait être fière de son frère qui était mort pour la gloire de l’Allemagne, que son nom ne serait pas oublié. Mais les paroles sont souvent bien vaines face à la douleur de la perte d’un être cher. L’officier renifla et tendit alors la laisse à Brunhilde. « Er heißt Klaus. » Un chien ne pourrait jamais remplacer Ulrich, Mathias le savait parfaitement bien. Il expliqua que c’était son frère qu’il l’avait dressé et qu’il aurait certainement voulu que sa sœur s’en occupe s’il lui arrivait quelque chose. Lorsqu’il partit, Brunhilde fondit en larmes à peine la porte fermée. Elle se laissa glisser le long du mur, sa douleur s’exprimant au grand jour. Elle n’eut pour réconfort que le cou du berger allemand. Suite à l’attaque, Klaus avait de nombreux points de sutures et des blessures sur son museau étaient plus que visibles. Bien qu’entrainer à attaquer, la jeune femme fut étonnée de la tendresse qui émanait de ce chien. S’il n’avait pas été là, la jeune femme aurait beaucoup plus de mal à s’en remettre, si elle s’en était réellement remise… Ne pouvant bénéficier de funérailles digne de ce nom, la jeune femme se rendit à l’église la proche de chez elle pour y faire brûler un cierge. Elle pria non pas pour le salut de son frère mais pour que toute cette folie s’arrête, pour qu’il n’y ait plus guerre. Elle avait connu la paix, elle souhaitait que tout redevienne comme avant. C’est tout ce qu’elle souhaitait, que plus personne ne souffre d’avoir perdu un fils, un mari, un frère. Elle savait trop à quel point c’était difficile…