Partagez
 

 (Alma) He had it coming !

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

On est pu en sécurité ici
Frederick Perkins
On est pu en sécurité ici
Nice to meet you, this is
Frederick Perkins

❧ PSEUDO : Amelia
❧ À L.A. DEPUIS LE : 12/05/2013
❧ MESSAGES : 48
❧ AVATAR : Harry Lloyd
❧ DOLLARS : 65
❧ ÂGE DU PERSO : 30 ans.
❧ OCCUPATION : Projectionniste au Chaplin's Theater, aspirant acteur, et indic' pour la police.
❧ STATUT CIVIL : Célibataire.



DOSSIER DE LA L.A.P.D
❧ TAGBAR:
❧ FORCES/FAIBLESSES:
❧ CASIER JUDICIAIRE:

Posté le Mar 14 Mai - 19:10


Il était vingt-deux heures précises lorsque Fred poussa les portes du Fred Astaire’s Cabaret. Les mains enfoncées dans les poches de son costume trois pièces, une cigarette pendue aux lèvres qui s’étiraient déjà en un semi-sourire amusé, il balaya la salle bondée du regard. Un pas supplémentaire lui suffit pour être entièrement happé par l’atmosphère chaude et feutrée des lieux, la musique jazz entraînante qui venait de l’orchestre à droite de la scène et la forte odeur de cigarette et d’alcool qui dominait dans l’air. Sur la scène, l’homme qui faisait office de M. Loyal présentait avec enthousiasme le prochain numéro, deux jumelles contorsionnistes arrivées tout droit de Chine, les joyaux de l’Est telles qu’il les appelait ; mais Fred y prêta à peine attention alors qu’il descendait les marches qui menaient aux tables qui jonchaient le parterre. Rapidement, il repéra une table libre et zigzagua entre les spectateurs pour aller se laisser tomber sur la chaise inoccupée, avant de faire signe de la main au serveur. Ce dernier, qui connaissait bien cet habitué du cabaret depuis environ trois ans qu’il y venait régulièrement, dédia un sourire à son client en venant prendre la commande :

« Bien le bonsoir m’sieur Perkins. Ca faisait un moment qu’on ne vous avait pas vu dans les parages. »
« Vous l’avez dit Tony. Au moins quatre jours, si je ne m’abuse. » répondit Fred en haussant un sourcil.
« Exactement monsieur. D’habitude on vous voit ici tous les deux jours. » rétorqua immédiatement le dit Tony, qui connaissait trop bien son client pour s’avoir qu’il ne prendrait pas ombrage de la répartie. Et effectivement, Fred éclata de rire comme si on venait de lui raconter une bonne blague –il était bourré de défauts, mais l’autodérision avait le mérite de faire partie de ses qualités.
« Touché, Tony. Payez-vous un verre sur mon ardoise pour la peine. »
« Merci m’sieur Perkins. Et pour vous, qu’est-ce que ce sera ? »
« Un whiskey, du vrai écossais. Vous avez vu M. Decke ce soir ? »
« Pas encore monsieur, mais le connaissant il ne devrait pas tarder. C’est samedi aujourd’hui, c’est son jour… »

Hochant la tête, Fred permit enfin au serveur de repartir travailler. Ecrasant sa cigarette dans le cendrier pour s’en rallumer une autre aussitôt, le jeune homme souffla un long jet de fumée avant de relever ses yeux verts sur la scène où les fameuses contorsionnistes venaient de terminer leur numéro pour laisser la place à une chanteuse à la voix d’or accompagnée de ravissantes danseuses assez peu vêtues, mais suffisamment couvertes pour éviter tout risque de tomber dans le vulgaire. Se laissant aller contre le dossier de sa chaise, Fred décida de profiter du spectacle en attendant son whiskey et surtout, l’homme dont il attendait la venue. Son contact dans la police lui avait donné ce nom, Victor Decke, en lui demandant de garder un œil sur lui et essayer de collecter quelques infos utiles –coups de chance, Fred connaissait déjà ce Decke pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises dans ce même cabaret et bu quelques verres avec lui à l’occasion. Il l’avait rapidement soupçonné de tremper dans des affaires louches mais, obéissant à un réflexe bien connu des indics, n’avait pas trop fourré son nez là-dedans jusqu’à ce qu’on lui demande de le faire ; il prenait déjà des risques, inutile d’en prendre plus qui pourraient se révéler inutiles.

Son whiskey venait d’arriver lorsqu’il repéra Decke qui venait de s’asseoir à sa table habituelle, entouré des espèces de molosses en costard qui lui servaient de gardes du corps. Prenant son verre en main, l’anglais se leva et s’approcha du malfrat d’un pas décontracté. Ce dernier vit son compagnon de beuverie approcher et lui fit un signe de la main tout en l’appelant d’une voix tonitruante : « Perkiiiiins ! Mein Freud, viens donc par ici ! ». Inutile de le demander deux fois, songea Fred en esquissant un sourire indéchiffrable pour aller le rejoindre. Cette soirée ne devrait pas s’annoncer trop compliquée ; il devait juste essayer de dégotter une ou deux infos utiles sur ce type et il pourrait rentrer chez lui la conscience en paix pour aller faire son rapport le lendemain. Les deux hommes échangèrent quelques instants, puis Fred proposa d’aller chercher une boisson à son « ami » au bar, puisque les serveurs avaient l’air débordé. Decke accepta de bonne grâce, et l’anglais s’éloigna de nouveau. Il atteignit le bar, ordonna le porto demandé… et c’est en tournant la tête pour jeter un œil à Decke au loin qu’il croisa le regard d’Alma Stein qui se tenait juste derrière lui. Aussitôt, Fred comprit que cette soirée allait prendre un tournant complètement différent que celui qu’il avait prévu.

« Alma.. ? » finit-il par réussir à articuler après s’être remis du choc. Ayant quelque peu de mal à en croire ses yeux, il la détailla de la tête aux pieds comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas –après tout, il ne l’avait pas vue depuis leur rupture trois ans plus tôt- et dut se résoudre à l’évidence : il n’y avait qu’une personne au monde qui avait ce visage enfantin, ces fossettes aux coins des lèvres dès qu’elle esquissait un sourire ou une moue désapprobatrice, et ces yeux bruns capables de pétiller de malice aussi bien que de brûler de rage. Mais que diable fabriquait-elle dans un cabaret ? « Voilà bien une rencontre que je ne m’attendais pas à faire ici… Tu es venue seule ? » demanda-t-il d’un air perplexe sans pouvoir s’empêcher de jeter un regard derrière elle, juste pour s’assurer que Decke était toujours là. Mais quelque chose lui disait que Decke ne serait pas sa préoccupation principale ce soir… Surtout si, malgré sa tentative de politesse neutre, Alma décidait de reprendre les hostilités.
Revenir en haut Aller en bas

Z'avez pas un plan du métro ?
Alma Stein
Z'avez pas un plan du métro ?
Nice to meet you, this is
Alma Stein

❧ PSEUDO : Just a Lullaby/Pumpkin
❧ À L.A. DEPUIS LE : 17/04/2013
❧ MESSAGES : 158
❧ AVATAR : Jenna Louise Coleman
❧ COPYRIGHT : Silver sky & Tumblr
❧ DOLLARS : 172
❧ ÂGE DU PERSO : 26 yo
❧ OCCUPATION : Secrétaire et détective amateur
❧ STATUT CIVIL : Célibataire



DOSSIER DE LA L.A.P.D
❧ TAGBAR:
❧ FORCES/FAIBLESSES:
❧ CASIER JUDICIAIRE:

Posté le Mer 15 Mai - 16:54

Frederick & Alma
17 heures. L’heure à laquelle la très grande majorité des secrétaires cessaient le travail et rentraient chez elles. Certaines se contentaient de passer la soirée à se reposer, en lisant ou en écoutant la radio. D’autres dînaient en compagnie de leurs collègues ou amies. D’autres encore sortaient, se faisaient inviter au cinéma par quelque jeune homme avec lequel elles comptaient flirter. Rien que de très banal au fond. Pourtant, Alma échappait à la règle, puisque ses activités extérieures étaient bien différentes. Elle se demandait d’ailleurs ce qu’en aurait pensé son patron s’il l’avait su. Dès que son travail à l’hôtel de ville était terminé, elle retrouvait généralement Lawrence pour discuter d’une affaire, voir même monter une petite opération avec lui. Elle était encore aujourd’hui surprise qu’il ait fini par l’accepter à ses côtés, malgré le fait qu’elle soit une femme et qu’il ait des côtés, il fallait bien le dire, plutôt machistes. Qu’à cela ne tienne, elle comptait bien s’imposer et continuer de travailler avec lui. Et puis, elle apprenait vite et gagnait peu à peu en subtilité, du moins, de son point de vue. Sans compter qu’elle se passionnait de plus en plus pour ce qu’elle faisait. Jamais elle n’aurait cru s’y épanouir autant et elle ne pouvait que regretter que les femmes ne soient pas acceptées dans ce type de profession.

Il y avait bien sûr d’autres enquêtes, pour lesquelles sa participation n’était pas requise. Néanmoins, elle gagnait en assurance, et avait tendance à n’en faire qu’à sa tête, d’autant plus qu’elle avait prit une réelle assurance au fil des mois. Ils enquêtaient ces derniers temps sur diverses affaires louches, qui seraient apparemment reliées à un certain Victor Decke. Elle n’était pas réellement supposée s’en mêler, et pourtant, elle avait déjà réussi à l’approcher, une fois. Il était visiblement amateur de jolies femmes, et s’il y avait bien une chose qu’elle savait faire, c’était charmer. Elle aurait pu se servir de ses origines, des origines qu’elle tentait de dissimuler depuis dix ans, mais son nom aurait trahi sa religion, et elle n’était pas certaine que ce soit forcément une bonne chose. Elle avait choisi un pseudonyme et s’était contentée de créer une première impression, qui lui permettrait ensuite de pouvoir l’approcher beaucoup plus facilement. Elle avait ainsi pu apprendre qu’il était un habitué du Fred Astaire’s Cabaret et avait sous-entendu qu’elle s’y rendrait peut-être, un prochain jour.

Elle avait attendu très exactement trois jours avant de s’exécuter et de s’y rendre. Il était vingt-deux heures passées lorsqu’elle entra à l’intérieur du cabaret, un lieu où une jeune femme respectable, et surtout prudente, ne se serait certainement pas rendue seule. Peu importait, elle n’était pas là pour s’amuser. Enfin, pas uniquement. Sa robe non plus, dont le dos était particulièrement échancré, n’étaient pas de celles qu’elle aurait porté en temps normal. Elle afficha un petit sourire sur ses lèvres maquillées d’un rouge à lèvres carmin et s’avança d’une démarche assurée. Sur la scène, une femme chantait d’une voix superbe, accompagnée de danseuses très légèrement vêtues. Elle ne s’y attarda guère et jeta un coup d’oeil circulaire à la salle. Elle ne tarda pas à repérer l’homme qu’elle cherchait. Il faut dire que les énormes types qui l’accompagnaient ne facilitaient pas la discrétion. Il était visiblement seul, ce qui était une excellente chose. Elle se dit qu’elle pourrait bien prendre un verre avant de le rejoindre et se dirigea vers le bar afin de commander quelque chose.

L’homme derrière lequel elle se retrouva n’attira pas immédiatement son attention, qui était tournée ailleurs. Du moins, jusqu’à ce qu’il se retourne et la regarde. Elle écarquilla les yeux, trop surprise dans un premier temps pour dire quoi que ce soit. Le visage qu’elle avait face à elle, elle ne l’avait plus vu depuis trois ans, à l’exception de photographies dans certains journaux qu’elle s’était empressée de refermer. C’était impossible. Tout simplement impossible. Elle avait l’impression de voir un fantôme face à elle. Ce ne fut que lorsqu’il prononça son nom qu’elle sut que c’était bel et bien lui. Elle prit conscience de sa présence et sa surprise se transforma en colère. Ses yeux sombres le fixèrent, lançant des éclairs. « Ca ne te regarde absolument pas ! Je peux savoir ce que tu fais ici ? » A vrai dire, la réponse ne l’intéressait guère. Il fallait dire que ces petites retrouvailles tombaient extrêmement mal. Elle s’était donnée un faux nom, un pseudonyme, et sa présence risquait de mettre sa soirée en péril. Elle résista un instant à l’envie de prendre le verre derrière lui sur le bar, et à lui en verser le contenu à la figure. Au lieu de ça, elle leva les yeux au ciel et se détourna de lui. Elle avait des choses bien plus importantes à faire ce soir, et surtout, elle ne voulait rien avoir à faire avec lui.

Réprimer sa colère fut plus difficile que prévu, mais au prix d’un effort, elle parvint à arborer de nouveau un sourire. Elle s’avança vers la table occupée par Decke et sortit une cigarette de l’étui qui se trouvait dans son sac. Son sourire se fit plus enjôleur lorsqu’elle aborda l’homme. « Puis-je vous demander du feu ? » Il leva les yeux vers elle, et sembla la reconnaître instantanément. « Miss Blake ! Quel plaisir de vous voir. » Sur ce, elle se pencha tandis qu’il sortait son briquet, avant de glisser la cigarette allumée entre ses lèvres. Joan Blake, jeune femme espérant devenir actrice, voilà le personnage dans lequel elle s’était glissée. Et cela avait l’air de fonctionner. « Vous boirez bien un verre avec nous ? » Le « nous » la surprit, elle qui avait espéré qu’il serait seul ce soit. Elle le fut d’autant plus en constatant que ce fameux « nous » désignait aussi... Frederick. Cacher ce qu’elle ressentait vraiment lui demanda un effort surhumain, mais au bout de quelques instants de silence, elle parvint à en avoir l’air heureuse. « Mais avec plaisir. » Puis, elle s’assit aux côtés de Decke.


(c) tears buried.
Revenir en haut Aller en bas

On est pu en sécurité ici
Frederick Perkins
On est pu en sécurité ici
Nice to meet you, this is
Frederick Perkins

❧ PSEUDO : Amelia
❧ À L.A. DEPUIS LE : 12/05/2013
❧ MESSAGES : 48
❧ AVATAR : Harry Lloyd
❧ DOLLARS : 65
❧ ÂGE DU PERSO : 30 ans.
❧ OCCUPATION : Projectionniste au Chaplin's Theater, aspirant acteur, et indic' pour la police.
❧ STATUT CIVIL : Célibataire.



DOSSIER DE LA L.A.P.D
❧ TAGBAR:
❧ FORCES/FAIBLESSES:
❧ CASIER JUDICIAIRE:

Posté le Sam 18 Mai - 22:59
Le Fred Astaire’s Cabaret était bien le dernier endroit sur terre où Fred se serait attendu à trouver Alma, surtout après trois années de séparation. Ils n’étaient pas restés ensemble si longtemps que ça, mais ils avaient été suffisamment fous l’un de l’autre pour se fiancer avant de se déchirer et de se séparer avec pertes et fracas. Fred n’avait pas gardé un bon souvenir de leur dernière entrevue dont seules des images floues lui revenaient, et des larmes de dépit et des cris de rage. Non, définitivement, leur idylle lui avait laissé un goût amer et tomber nez à nez avec Alma était aussi inattendu que désagréable. Et d’après les éclairs que lançaient maintenant ses yeux sombres, elle semblait dans un état d’esprit similaire, à la différence près qu’il ne lui voulait aucun mal et qu’elle avait l’air de quelqu’un prêt à trucider son interlocuteur ou lui planter une fourchette dans les yeux si tant était qu’elle avait eu une fourchette en main. Glaçant. Pris au dépourvu, Fred ne savait comment réagir. Devait-il l’éviter ? Partir comme s’il ne l’avait pas vue ? S’excuser, puis partir ? Essayer de lui parler ? Attendre qu’elle déverse son venin, ce qu’elle semblait mourir d’envie de faire ? Cloué sur place, le jeune homme était victime d’un phénomène qui lui était pratiquement inconnu : la paralysie et l’hésitation. N’importe quelle autre ex-compagne, Fred se serait contenté de passer son chemin, peut-être après l’avoir saluée ; ou pas d’ailleurs. Mais avec Alma, ça n’était pas aussi simple, que ce soit à cause de leur rupture difficile ou de l’intensité des sentiments qu’il avait éprouvés pour elle et dont, malgré tout, il conservait le souvenir. Mais avec Alma, rien n’était jamais simple. Ca se saurait, sinon.

Elle avait toujours eu le don de le surprendre. Avant, c’était quelque chose de positif, un de ses côtés qui avaient su séduire le jeune homme ; maintenant ça devenait plus encombrant qu’autre chose. Comment, pourquoi surgissait-elle de nulle part juste au moment où il était supposé se mettre un tantinet en danger en se mettant en liaison avec la pègre ? Et si encore trois années de séparation étaient venues à bout des vieilles rancoeurs… Fred aurait été prêt à lui tendre la main, à enterrer la hache de guerre. Mais la réaction d’Alma le refroidit aussitôt.

« Ca ne te regarde absolument pas ! Je peux savoir ce que tu fais ici ? »

Douche froide. Aussitôt le visage du jeune homme se ferma ; il n’était pas venu ici pour se faire crucifier sur place, merci bien. Il avait déjà donné quand ils étaient ensemble et que les reproches, inculqués dans la tête de la jeune femme par sa famille, pleuvaient de toute part. Certes, il n’était pas exempt de fautes lui non plus, mais là tout de suite, il n’avait aucune envie de faire son introspection.

« Puisque contrairement à toi j’ai un minimum le sens des civilités, je vais te répondre : je passe une soirée agréable en compagnie d’un ami ! Maintenant si tu le permets… » répondit-il en la contournant pour attraper son verre et celui de Decke. Le temps qu’il effectue ce geste, et il voyait déjà le dos échancré de la jeune femme s’éloigner dans la foule. Bon débarras, bougonna-t-il mentalement. Décidément, ce n’étaient pas exactement les retrouvailles qu’il avait espérées… Mais avec Alma, il ne devait visiblement pas espérer grand-chose à part des envies de meurtre. Se dirigeant de nouveau vers sa table et celle de Decke, il eut la surprise de constater qu’Alma allait dans la même direction… et de fait, s’arrêta à la même table alors que Decke lui allumait sa cigarette. You’ve got to be kidding. Songea l’anglais en ayant d’un seul coup envie d’aller s’enfermer dans sa salle de projection pour avoir peut-être la possibilité de passer une soirée tranquille. Celle-ci semblait fichtrement compromise. Mais, luttant bravement contre sa terrible envie de prendre ses jambes à son coup et laisser Alma se dépatouiller avec ce type peu recommandable, il s’avança, un sourire indéchiffrable aux lèvres.

« Vous boirez bien un verre avec nous ? » La tête d’Alma quand elle réalisa que Fred était inclus dans le lot valait son pesant de cacahuètes. Il dut se mordre la langue pour ne pas rire ; surtout parce que ça trahirait sa couverture, certainement. « Mais avec plaisir. » Mais bien sûr, se retint-il encore d’ironiser. Lui qui la connaissait bien, pouvait sentir à vingt kilomètres à la ronde qu’elle aurait été ravie de verser de l’arsenic dans son verre. Au lieu de faire la remarque, Fred se fendit d’un nouveau sourire –ah, le bonheur d’être un acteur chevronné- et déposa le verre de Decke devant l’homme avant de s’asseoir à la dernière chaise disponible de cette petite table ronde.

« Perkins, je vous présente miss Blake, une charmante jeune femme dont j’ai fait la connaissance il y a quelques semaines. C’est une de vos consoeurs d’ailleurs, miss souhaite devenir actrice si mes souvenirs sont exacts ! »
« Noble aspiration. » se contenta de remarquer Fred en ne laissant rien paraître de l’interrogation que soulevait en lui cette couverture. Pourquoi diable Alma prenait-elle la peine de cacher son identité ? Que fabriquait-elle encore ?
« Miss Blake, peut-être connaissez-vous déjà M. Perkins de vue ; c’est un acteur qui a déjà joué dans de nombreux films ! »
« Voilà qui m’étonnerait, je n’ai jamais obtenu que des petits rôles que personne ne remarque. » s’empressa de rectifier Fred avant qu’Alma ne saisisse l’occasion pour lui lancer une de ces piques dont elle avait le secret. S’il pouvait aussi épargner son amour-propre dans le processus, il ne disait pas non. « Mais vous avez tous mes encouragements miss Blake. S’il est difficile de percer dans ce milieu, je suis sûr que vous avez un talent inné pour la comédie, autrement vous n’auriez pas attiré l’attention de notre ami Decke. Je le vois dans votre regard, vous avez quelque chose de… furieusement théâtral. Seriez-vous tragédienne par hasard ? »

Bon d’accord, il n’avait pas pu s’en empêcher. Alma était dotée d’un caractère plus qu’enflammé, et elle montait rapidement sur ses grands chevaux, faisant un drame de tout et de rien. Une manière de lui rappeler à demi-mot de rester sage ce soir… Mais au moment même où il avait prononcé ces mots, il comprit qu’il avait peut-être commis un faux pas. Alma était susceptible. Dieu seul savait de quoi elle était capable quand, comme maintenant, elle était en colère. Intérieurement, Fred haussa les épaules ; advienne que pourra, et qui vivra verra… S’il vivait assez longtemps pour sortir entier de cette soirée.
Revenir en haut Aller en bas

Nice to meet you, this is
Contenu sponsorisé




Posté le
Revenir en haut Aller en bas
 

(Alma) He had it coming !

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
■ SOME LIKE IT HOT. we love it burnt. :: LOS ANGELES :: L.A. CENTRE :: Fred Astaire's Cabaret-